Naevus vulvae

Au programme ce jour, encore de l’intertextualité : car si l’on n’est pas dans le monde que l’on trouve dans la bouche de Pantagruel, on est néanmoins dans un monde à part entière ; et l’on verra encore une allusion à peine voilée, et de saison, à Diderot. Et puis de discrètes synesthésies, un verbe inventé, et beaucoup de métaphores vaguement subtiles.

Et lorsque mon œil glisse où ta peau se chiffonne

Pour suivre goulûment ses lignes et ses fronces

Aux fils souples et crème, aux moirures de sconse,

Il se fixe un moment sur un bord qui moussonne.

La nature est taquine et pare quelquefois

Ses objets préférés de bijoux très discrets ;

Et sur ta lèvre enfouie dans l’ombre et le secret

Elle a posé ce grain de beauté que je vois.

A croire qu’ell’ pensât que cette mouche rousse

Fût un appât de plus pour que je colle à toi –

Pour vaincre la pudeur de la timide proie.

Mais elle eût pu, le grain, l’ôter de la frimousse :

Je ne peux oublier le monde entre tes cuisses

Il envoûte mes sens, par tous ses interstices.

Laisser un commentaire