Programme du jour : un poème sur un thème déjà exploré (comme le rappelle avec humour le dernier tercet), mais dont on étend ici le champ d’application ; encore uniquement des rimes féminines, très rigoureuses dans ce texte car ce sont aussi des rimes pour l’œil) ; et une personnification filée pour faire du corps un monde où les êtres grimpent, s’installent, et se reposent.
En ravissants troupeaux qui toujours s’agglutinent
Elles reposent là, rondes et toutes brunes
Sur les flancs apaisés que tes membres dessinent,
Du clair col de ton cou jusqu’au faîte – et d’aucunes
Auraient rimé par lune ce faîte orographique –
Où se lovent encor ces gouttes circulaires.
Leur endroit préféré, car leur goût est classique,
C’est cette pente douce où naissent dès pubères
Les bêtes orbes qui émoustillent le monde :
Haut sur le sein la meute excusée colonise
Son territoire élu par une grâce exquise.
Tous ces grains de beauté dont ce grand corps abonde
En meutes constellées ainsi que des féales
De ta vulve mouchée, sont mes fades étoiles.